La borne 1820 de Bagimont

Le coureur des bois découvrira peut-être, lors d’une course aux alentours de Bagimont,  ce bloc cubique de pierre jaune,  d’environ 30 centimètres de côté, sur lequel est gravé 1820. Voilà la borne 1820 de Bagimont.

La borne 1820 se trouve dans le bois le Mort Bonhomme, fichée dans une éclaircie, à 30 mètres d’un cours d’eau intermittent, au milieu des ronces et hautes herbes. Pour éviter les vandales, autant rester quelque peu imprécis.

Comme d’autres bornes, à 500 mètres au nord, la borne 1820 marque la frontière : à l’ouest, la France ; à l’est,  la Belgique. La borne 1820 est remarquable : en plus de la date 1820, elle mentionne  sur un de ses flancs : F.
Et sur l’autre : N. N ? Oui, N.
F comme France.  N comme Nederland, Pays-Bas.

Une explication ?  La  borne est une trace du Traité des limites, signé à Courtrai le 28 mars 1820 entre les Pays-Bas et la France .
En 1820, Sa Majesté le roi des Pays-Bas, prince d’Orange-Nassau, grand-duc de Luxembourg et Sa Majesté le roi de France et de Navarre, Louis XVIII, ont voulu en effet clore et régler tout ce qui a rapport à la délimitation. Il s’agissait dedéterminer d’une manière précise et invariable la ligne de limite entre les deux États.

Chaussant ses lunettes, le coureur des bois, pourra en savoir davantage avec les précisions ci-dessous.
Il y lira que le nom des Raulin est un des noms attachés à l’histoire de Bagimont.
Il conviendra aussi que la sobre borne 1820 de Bagimont est chargée d’histoire, qu’elle mérite l’hommage d’un détour et quelques griffures aux mollets.

Extraits de ce qui est convenu, en 1820, à Courtrai, par le  Traité des limites :

42. Les Pays-Bas cèdent le bois du petit fort appartenant à la commune de Bagimont, celui du Banay appartenant au domaines des Pays-Bas et les portions de bois nommées fessai-lé des bans Landery, appartenantes à la veuve Jean-Nicolas Raulin et consorts de Bagemont (sic); lesquels bois en vertu de l’estimation faite à dire d’experts nommés de part et d’autre, appartiendront actuellement en toute propriété à la commune de Gespunsart. (…)

43. La France cède une étendue de cent vingt-deux hectares, quinze ares, trente-quatre centiares de bois communaux de Gespunsart. lesquels, en vertu de la cession faite par les Pays-Bas, et dont il
vient d’être fait mention ci-dessus, art. 42, appartiendront en toute propriété au domaine des Pays-Bas, à la commune de Bagemont et à la veuve de Jean-Nicolas Raulin et consorts, pour être partagés entre eux dans telles proportions dont ils jugeront convenir et comme équivalent du bois Banay, de celui du petit fort et de l’essarté des bans Landery, cédé en toute propriété à la commune de
Gespunsart.

La France cède en outre, quant à la souveraineté seulement, les terres formant des propriétés particulières, dépendantes de l’ancienne cense d’Ancessart, de telle manière que les bois communaux de Gespunsart et les terres dépendantes de ladite cense d’Ancessart, situés à l’est de la ligne droite, formant la nouvelle frontière et déterminée par un pont situé à trois cent soixante mètres à l’est de la fontaine du bois Artus, entre le bois communal de Bohan, dit virée de la Grève et le bois communal de Gespunsart, et un autre point situé sur le ruisseau des Améchenois , et à deux cent trente-cinq mètres à l’amont de son confluent avec celui du soret, dit aussi ruisseau de la fontaine de Bagimont, feront partie de la commune de Bagimont (…)

 D’autres idées de visites et d’activités autour de Bagimont 

Source : PASINOMIE. / DEUXIÈME SÉRIE. TOME CINQUIÈME.
MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE.  1er janvier 1819. – 30 Juin 1820.
COLLECTION COMPLÈTE DES LOIS, DECRETS, ARRÊTÉS ET
RÈGLEMENTS GÉNÉRAUX QUI PEUVENT ÊTRE INVOQUÉS EN BELGIQUE.
http://books.google.fr/books?id=3IFCAAAAcAAJ&printsec=frontcover&output=text

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